Dans cet entretien mené fin novembre 2024, Mamadou Wattara, ingénieur chargé d’études photovoltaïques chez Groupe ACAMA, revient sur les coulisses des projets photovoltaïques, de la conception à la maintenance. Il nous dévoile les enjeux actuels ainsi que les opportunités d’un secteur en plein essor. Il met également en lumière l’engagement du Groupe ACAMA à proposer des solutions adaptées aux besoins des collectivités, entreprises et agriculteurs.
Question : Bonjour Mamadou. Peux-tu nous expliquer ton rôle au sein du Groupe ACAMA ?
Mamadou Wattara : Bien sûr ! En tant qu’ingénieur chargé d’études photovoltaïques, j’interviens sur le dimensionnement, la conception technique et la validation des projets photovoltaïque. Mon rôle est de m’assurer que chaque installation est réalisable techniquement et optimisée pour maximiser la production d’énergie. Tout en respectant les contraintes réglementaires et environnementales.
Q : Comment fonctionne une installation photovoltaïque ?
Mamadou Wattara : Le principe est assez simple. Les panneaux photovoltaïque convertissent le rayonnement solaire en courant continu. Ce courant est ensuite transformé en courant alternatif grâce à un convertisseur notamment onduleur, micro onduleur etc. Le courant alternatif ainsi obtenu est soit directement injecté au réseau public via un PDL (Point De Livraison). Ou soit injecté dans le tableau de consommation du client en cas d’autoconsommation totale ou avec revente du surplus.
Les panneaux et l’onduleur sont protégés par un tableau général basse tension (TGBT). Ce dernier inclut des dispositifs de protection comme des disjoncteurs, disjoncteurs différentiel, parafoudre, etc… Ils assurent la protection de la centrale en cas de court-circuit, surtension etc.
Q : Peux-tu nous décrire les étapes-clés du raccordement au réseau ?
Mamadou Wattara : Le générateur photovoltaïque est constitué par des modules photovoltaïques. Ils forment des chaines, raccordées à un onduleur. Cet onduleur est lui-même raccordé à un TGBT qui joue le rôle de protection. Le TGBT est relié au PDL pour le cas de la vente en totalité. Le PDL est raccordé à un poste de transformation qui facilite le transport de l’énergie via des lignes de hautes de tension. A noter que en partant du PDL vers le réseau, cette partie est gérer par Enedis.
Q : Quelle est ta vision du secteur photovoltaïque aujourd’hui ?
Mamadou Wattara : Le photovoltaïque est en pleine croissance exponentielle. A titre de comparaison, en France, seulement 2 % des toitures sont équipées de panneaux solaires. Contre 33 % en Allemagne. Or le coût de l’énergie ne cesse d’augmenter. Et l’article 40 de la loi ApER exige l’implantation de panneaux photovoltaïques sur des ombrières. Et sur au moins 50% de la surface des parcs de stationnement extérieurs à partir de 1500 m2 de superficie. Cela montre un potentiel énorme à exploiter.
L’État met en place des aides financières pour encourager ce développement, car les énergies renouvelables, comme le solaire, sont indépendantes des fluctuations géopolitiques ou des ressources fossiles. Ce secteur est donc stratégique pour réduire le coût de l’énergie et sécuriser l’approvisionnement.
Q : Quels sont les enjeux spécifiques pour les différentes cibles d’ACAMA, comme les collectivités, le tertiaire ou les agriculteurs ?
Mamadou Wattara : Les collectivités cherchent souvent à améliorer leur image et à montrer l’exemple en matière de durabilité. Les agriculteurs, quant à eux, sont davantage motivés par les bénéfices financiers : valorisation de leur patrimoine, construction de bâtiments à moindre coût, et rentabilité énergétique.
Chaque projet est unique, et notre rôle est de proposer des solutions adaptées à ces attentes spécifiques.
Q : Comment se déroule un projet photovoltaïque chez ACAMA ?
Mamadou Wattara : Le processus va de l’étude de faisabilité jusqu’à la mise en service, en passant par une visite technique, les démarches administratives, édition du dossier d’exécution, définition et commande du matériel nécessaire pour la construction de la centrale.
Q : Quels sont les principaux défis dans ce domaine ?
Mamadou Wattara : Le principal défi est d’atteindre l’objectif visé par l’état qui est la neutralité carbone d’ici 2050. L’un des défis est la maintenance et l’entretien des panneaux. Bien que leur durée de vie soit d’environ 20 ans, une production optimale nécessite un suivi régulier.
Un autre enjeu est de continuer à sensibiliser les collectivités et les entreprises à l’importance des énergies renouvelables, tout en répondant aux exigences techniques et économiques de chaque projet.
Q : Pour conclure, un mot sur l’avenir du photovoltaïque ?
Mamadou Wattara : Le photovoltaïque restera une énergie incontournable, car il est à la fois économique, écologique et résilient. Chez ACAMA, nous sommes convaincus que ce secteur a un avenir prometteur. Et nous continuerons à innover pour accompagner nos clients dans cette transition énergétique essentielle.