
Cet article est le troisième volet de notre série sur le désamiantage et la solarisation des toitures agricoles.
Si vous n’avez pas encore lu le précédent épisode, découvrez-le ici : Des aides financières pour concrétiser votre projet solaire agricole.
Pourquoi le modèle du tiers-investisseur pur pose problème
Lorsqu’un agriculteur souhaite rénover sa toiture amiantée et y installer des panneaux photovoltaïques, il peut être tenté par le modèle du tiers-investisseur pur.
Ce montage consiste à confier 100 % du projet (financement, installation et exploitation) à une société extérieure.
Sur le papier, cela paraît idéal :
- Aucun investissement initial,
 - Une toiture rénovée sans frais directs,
 - Une production d’électricité assurée par l’investisseur.
 
👉 Mais il y a un écueil majeur : l’exploitant n’est plus considéré comme porteur du projet. Or, la plupart des dispositifs d’aides (Occitanie, FEADER, ADEME, etc.) exigent que l’agriculteur reste propriétaire ou co-propriétaire de l’installation.
Résultat : en tiers-investisseur pur, l’exploitant perd son éligibilité aux subventions.
Le principe du montage hybride
Pour contourner cette difficulté, une solution innovante existe : le montage hybride.
L’idée est simple : l’agriculteur reste officiellement co-porteur du projet, même avec une participation minoritaire.
- Cela lui permet de conserver l’accès aux aides publiques,
 - Tout en bénéficiant de la puissance financière et technique d’un partenaire.
 
Ce modèle concilie donc sécurité réglementaire et souplesse financière.
Le fonctionnement concret
Dans la pratique, le montage hybride repose sur une répartition du capital :
- Part de l’exploitant : souvent entre 5 % et 20 % du capital du projet. Cette part peut être symbolique, mais elle lui donne le statut de co-porteur.
 - Part de l’investisseur : de 80 % à 95 %, couvrant la majorité des coûts (installation photovoltaïque).
 - Répartition des bénéfices : proportionnelle aux parts détenues.
 
👉 Exemple :
Un exploitant détient 10 % du projet et l’investisseur 90 %.
- L’agriculteur garde son éligibilité aux subventions,
 - Participe aux décisions et à la gouvernance du projet,
 - Bénéficie d’un bâtiment rénové, sécurisé, et perçoit une fraction des revenus.
 

Les avantages pour les deux parties
Pour l’exploitant agricole :
- Maintien de l’accès aux aides publiques,
 - Rénovation de sa toiture avec un reste à charge réduit,
 - Production d’énergie verte sur son site,
 - Revenus complémentaires grâce au partage de la production.
 
Pour l’investisseur :
- Accès à un projet sécurisé et soutenu par des subventions,
 - Partage des bénéfices issus de la vente d’électricité,
 - Garantie d’un partenariat solide avec un exploitant impliqué.
 
En résumé, le montage hybride est un modèle gagnant-gagnant :
- L’agriculteur reste acteur de son projet,
 - L’investisseur sécurise son engagement grâce au soutien institutionnel,
 - Le territoire bénéficie d’une modernisation agricole et d’une production locale d’énergie renouvelable.
 
👉 Dans le prochain volet, découvrez comment les aides publiques et les partenariats financiers transforment le désamiantage et la solarisation en une opportunité gagnant-gagnant pour les agriculteurs : Un partenariat pour valoriser votre exploitation.
